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AfricaConnect: 10 ans de collaboration afro-européenne

Le 11 mai 2021, 10 ans après le lancement de la première phase d’AfricaConnect, nous commémorons les progrès accomplis et nous préparons pour la suite des événements.

AfricaConnectEn 2010, des représentants de l’Union européenne, des ministères africains, du Secrétariat des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, de l’Union africaine, et de réseaux nationaux de la recherche et de l’éducation (NREN) africains et européens se sont rassemblés à Bruxelles à l’occasion d’un atelier sur l’étude de faisabilité de l’initiative AfricaConnect (FEAST).

L’étude FEAST s’est penchée sur la modernisation et le développement de la recherche et de l’éducation (R&E) dans les pays d’Afrique subsaharienne, via l’accès à l’infrastructure mondiale des réseaux de recherche et d’éducation. Elle a jeté les bases du projet AfricaConnect, cofinancée par l’Union européenne.

Qui a participé ?

AfricaConnect visait à planifier, doter de moyens, bâtir, piloter et assurer la pérennité d’un réseau dédié de communication de données à forte capacité, destiné aux communautés de R&E d’Afrique australe et orientale. En s’associant au réseau paneuropéen GÉANT, les NREN africains ont pu proposer à leurs utilisateurs une connectivité intercontinentale directe à haut débit, ainsi que le réseau le plus court et le plus rapide possible pour leurs données au sein de l’Afrique, mais aussi vers et depuis l’Europe.

Maps of connected countries
Figure 1 : Cartes des pays connectés au fil des trois phases du projet.

Le projet a démarré avec 20 partenaires : l’UbuntuNet Alliance, l’Association des universités africaines (AUA) et divers NREN africains et européens. À mesure que les activités prenaient corps, les fonds allaient croissant.

En 2015 s’est ouverte la deuxième phase du projet, AfricaConnect2. Basée sur un modèle éprouvé de constitution et d’interconnexion de NREN en réseaux régionaux, cette phase a permis d’écrire un nouveau chapitre de cette réussite africaine en élargissant à l’échelle panafricaine le périmètre de son prédécesseur. De nouveaux partenaires se sont associés à l’initiative, dont de nouveaux NREN d’Afrique australe et orientale, et deux autres réseaux régionaux : le Réseau d’Éducation et de Recherche de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (WACREN), et l’Arab States Research and Education Network (ASREN) pour l’Afrique du Nord. Le projet en est à présent à sa troisième phase, AfricaConnect3, et compte désormais 35 pays membres pour un total de 40 organisations de R&E participantes.

Pourquoi AfricaConnect ?

Le lancement d’AfricaConnect répondait à un besoin : fournir aux institutions africaines de recherche et d’enseignement supérieur un accès à l’infrastructure mondiale des réseaux de R&E, afin qu’elles puissent s’attaquer à des défis universels de concert avec leurs pairs en Europe et dans d’autres régions du monde.

Le projet a permis d’accélérer le développement des NREN africains, et de catalyser une coopération internationale en matière de R&E. La connexion terrestre à la colonne vertébrale d’UbuntuNet, les interconnexions internationales avec GÉANT et la masse critique préexistante constituée de réseaux nationaux féconds ont encouragé d’autres NREN africains à étoffer leurs services et, en fin de compte, à rejoindre le réseau. Cet effet « boule de neige » reste d’actualité. L’accent est de plus en plus mis sur la création de partenariats mondiaux et régionaux se concentrant sur la formation et les ateliers, dont l’objectif est de renforcer le capital humain et de développer les capacités et l’expertise des communautés de R&E en Afrique, afin qu’elles puissent répondre efficacement aux besoins de leurs usagers. Cette évolution capitale pour les NREN africains est à mettre au crédit de l’Union européenne et de ses partenaires africains qui, ces dix dernières années, ont respectivement débloqué 61,8 millions d’euros et 17 millions d’euros.

Désormais, les NREN africains sont à la pointe du développement des TIC sur le continent. Ils participent ainsi à combler le fossé numérique et apportent leur pierre à l’édifice des Objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies. Plus précisément, les NREN sont à même de garantir une éducation de qualité (ODD 4) aux chercheurs et apprenants africains, de doper le secteur et de catalyser l’innovation dans des secteurs nouveaux (ODD 9), de créer de nouveaux emplois décents (ODD 8) et de réduire l’écart entre les femmes et les hommes dans les sciences, la technologie, l’éducation et les mathématiques (ODD 5).

The Research and Education Network of Uganda (RENU)
Figure 2 : Le Research and Education Network of Uganda (RENU) apporte une aide technique directe à l’hôpital de Nsambya à Kampala (Ouganda).

En plus de mettre en place des réseaux à haut débit pour relier les universités, établissements d’enseignement supérieur et centres de recherche à travers l’Afrique, les NREN africains fournissent tout un éventail de services qui permettent aux formateurs, scientifiques et étudiants d’accéder sans heurts à une mine de précieuses ressources de R&E : technologies cloud, calculs haute performance, dépôts numériques, bibliothèques en ligne, enseignements ouverts à distance, ou encore des services tels qu’eduroam et eduGAIN, dont le but est d’offrir aux étudiants un accès continu et sans fil à Internet.

Quels résultats pour les NREN africains à ce jour ?

AfricaConnect member NRENs and international links
Figure 3 : Carte des NREN membres d’AfricaConnect et des liens internationaux (mars 2021).

Voilà 10 ans, les membres d’AfricaConnect se sont fixé pour objectif d’encourager l’élaboration de programmes coopératifs de recherche rassemblant les communautés européennes et africaines de R&E. Depuis, la collaboration entre les deux continents a porté de nombreux fruits. Les exemples de son impact sociétal sont nombreux: des opérations chirurgicales ont ainsi pu être menées à bien dans des structures hospitalières isolées grâce à un accompagnement en ligne depuis l’étranger (voir le récit qu’en fait le RENU) ; des initiatives inclusives ont permis à de nouvelles voix africaines d’intégrer la communauté savante (voir l’initiative LIBSENSE) ; etc.

À ce jour, plus de 5 millions d’utilisateurs répartis dans plus de 1 600 institutions bénéficient de la connectivité à Internet et des services dédiés, abordables et à grande capacité d’AfricaConnect. Les NREN ont pu, grâce à la mise en commun de leurs fonds, porter à 60 % la couverture du réseau en Zambie, et réduire de 97 % le coût de l’accès à Internet en Algérie, au profit notamment des chercheurs et étudiants locaux.

Un accent particulier a été mis sur la consolidation des ressources humaines et de l’expertise à différents niveaux au sein des communautés de R&E, en vue de fixer les talents locaux et d’endiguer la fuite des cerveaux. En plus d’organiser des initiatives d’émancipation des femmes ou des hackathons virtuels, les NREN africains se sont, au fil des ans, associés à des NREN européens et autres organisations en réseau phares, tel que le Network Startup Resource Centre (NSRC), pour proposer une aide sur les questions d’ingénierie et des formations techniques aux services de gestion de réseau, de cloud et de confiance et d’identité.

Plus récemment, à l’occasion de la pandémie de Covid-19, les NREN africains ont à nouveau montré combien ils sont essentiels à la survie même des établissements d’enseignement supérieur. Leurs services ont permis d’aider des institutions à travers toute l’Afrique à concrétiser la transition vers l’enseignement en ligne, grâce à une large palette de solutions : outils de vidéoconférence en ligne, plateformes de gestion de l’apprentissage en ligne, forfaits de données à prix réduit pour les étudiants, Wi-Fi universitaire hors des campus (voir le cas d’eduroam et d’autres exemples).

Où en sommes-nous ?

Au cours des deux premières phases du projet – AfricaConnect (2011-2015) et AfricaConnect2 (2015-2021), des réseaux nationaux et régionaux de R&E ont vu le jour dans le panorama numérique africain pour relayer les voix et les besoins de leurs utilisateurs finaux.

La phase en cours, AfricaConnect3 (2019-2023), vise à intensifier la percée scientifique et pédagogique de l’Afrique à l’échelle mondiale, en resserrant les liens avec l’Europe et d’autres régions du monde. De nouveaux liens directs vont être tissés, notamment à partir de l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Avec AfricaConnect3, les partenaires africains et la Direction générale des partenariats internationaux (DG-INTPA) de la Commission européenne réitèrent leur engagement d’accroître le rayonnement des réseaux régionaux de R&E, et d’améliorer considérablement l’accès des chercheurs, étudiants et institutions aux infrastructures et aux technologies, en vue de connecter l’Afrique à l’infinité des possibles.

Regardez la vidéo en haut de cette page pour découvrir en détail comment les NREN et institutions membres d’AfricaConnect permettent aux chercheurs, étudiants et institutions d’accéder aux infrastructures et technologies, ou d’y accéder dans de meilleures conditions.

AfricaConnect3: Connecting Africa to unlimited possibilities

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